Goût

Programming languages can be used for different types of projects and are regarded differently depending on motivation and “goût”. What pulls you towards one or the other, and what keeps you there? How is a programming language formative or entangled with subjectivation?

pyhurel — 06/12/2023 16:37 Oui, dans la lignée d’Antoine Hennion, le “goût” est avant tout un acte de dégustation, acte pendant lequel on cherche à se faire produire des effets sur soi même c’est pas juste si on aime ou non le vin, mais aussi sur comment on fait pour gouter le vin et faire sortir toutes les finesses et subtilités ça inclut aussi se renseigner sur les “cêpages” par exemple, e il y a une part sensible, et une part intellectuelle et, pour faire vite, suivant Bessy et Chateauraynaud, l’enjeu est de “prendre ensemble” les “repères” (informations) et les “plis” (les aspérités qui se rêvelent lors du contact sensible)

Prise et plis

pyhurel — Yesterday at 13:50 “Une prise” in french is a way to name where/how you “take” or “grab” things. Il y a qqch de très métaphorique dans cette expression parce que ça décrit quelquechose de physique à la base. Quelqu’un qui fait de l’escalade repère des “prises” sur sa montée. Il peut aussi “prendre prise”, “perdre prise”, etc. On utilise ça en français en général pour toutes sortes de chose : avoir une prise sur son destin, il développe des prises pour comprendre cet auteur, etc.

J’ai d’abord découvert la notion académique de prise chez Hennion, qui en parle dans le cadre du goût, de la dégustation (surtout pour la musique et le vin). Cette notion aide chez lui à expliquer que l’acte de goût est quelque chose qui s’apprend et qui est contextuel. Par exemple quelqu’un qui déguste du vin apprend au fur et à mesure à “développer des prises” pour mieux “prendre” le vin. On peut parler de “savoir prendre” (comme on dit savoir faire). Ainsi il apprend à mieux sentir toutes les subtilités du vin. J’adore antoine Hennion et cet article est pour moi un des meilleurs : https://www.cairn.info/revue-reseaux-2009-1-page-55.htm?ref=doi Il y a aussi cette superbe interview de lui ici : https://www.ethnographiques.org/2003/Schinz-Floux

Cependant, on peut reprocher à Hennion de rester un peu en surface au niveau conceptuel : pour définir ce qu’est une prise, mieux vaut aller voir la source qu’il se contente de citer : Bessy et Chateauraynaud ont écrit un livre important sur les experts et faussaires, et sur comment les gens développent une expertise de l’authenticité. C’est dans ce contexte qu’ils développent leur notion de prise, qu’ils définissent comme le moment où l’on prend ensemble les “plis” et les “repères”. Les “plis” d’un objet, on pourrait dire que ce sont ses aspérités. C’est ce qu’on sent sous la peau lors du corps à corps avec l’objet. Ils donnent l’image très parlante d’une personne qui frotte un billet sous ses doigts. Il sent les “plis” de l’objet et il cherche si

Les “repères” c’est plutôt le savoir institués que l’on a. Par exemple, la personne qui sent le billet sous ses doigts, elle sait aussi dire si le bonhomme sur le billet est de la bonne couleur ou non. Et donc ici “prendre” le billet revient à confronter sa connaissance des repères et son expérience des plis, afin de juger si c’est un billet vrai ou non. La force d’Hennion, c’est qu’il déplace ces concepts : il n’est plus chez lui (ni chez moi) question d’identifier si un objet est authentique ou non, mais de voir si les effets de la dégustations produits sont bien ceux attendus, de se laisser surprendre, etc. Quand tu allumes un jeu vidéo pour la première fois, tu as déjà pu identifier des repères (comme un genre de jeu). Tu t’attends à certaines sensations. Quand tu passes au “corps à corps” avec le jeu, tu vas être surpris, ou non, etc.

Context

  • During Coffee Ludens on the 1. Dec 2023, Dave Krummenacher mentioned a brief discussion he had on the Vintage Computing Festival. A person was recounting how demo-sceners, crackers and the people who made video games tried to position themselves distinct to each other.
  • Talked on several occasions with PYH about Aventura and “goût”, which stands in for how people are “tasting” stuff, how they look at it and describe it. I sensed some relations to motivation and social groups that I need to expand on.
  • Investigating the contemporary fantasy console scene gave me the impression that there is more to working with low-level programming languages in order to create.